Comment briser le cercle vicieux du harcèlement scolaire ? Quelle attitude adopter en tant que parent ? Quels outils offrir aux enfants victimes de harcèlement ? Et que faire en tant qu’enseignant ? Dans Manuel de survie face aux harceleurs et autres brutes de la cour de l’école publiée aux éditions Les Arènes, Emmanuelle Piquet, maître de conférences à l’Université de Liège, distille des recommandations basées sur des cas concrets et sa pratique de terrain. Elle a fondé plusieurs centres de consultation qui accompagnent chaque année 600 enfants et adolescents victimes de harcèlement. Sa solution, inspirée des principes de l’Ecole de Palo Alto, consiste à modifier la relation entre le harcelé et le harceleur.

Le harcèlement scolaire est un sujet de préoccupation croissante. En Belgique, comme en France, les gouvernements ont mis en place divers programmes de soutien dans les écoles.

Si les adultes en parlent davantage, la parole ne s’est pas libérée du côté des enfants et des adolescents, et ce contrairement à ce que l’on nous assène en permanence. Les élèves harcelés tendent toujours à le cacher. La raison ? En France, plus de 60 % des collégiens estiment que les adultes ne sont pas en mesure de gérer les problématiques de harcèlement. Ce que je remarque sur le terrain, c’est que les intervenants continuent de faire de la prévention lorsque le problème est déjà là. Ce phénomène n’est pas encore traité avec la rigueur nécessaire. Il est principalement abordé d’un point de vue émotionnel, ce qui est compréhensible au vu de l’indignation qu’il suscite. Mais cela ne suffit pas pour élaborer des solutions étayées en amont par les sciences humaines et évaluées en aval avec la rigueur scientifique. Les enfants harcelés méritent mieux que nos simples émotions.

Comment s’enclenche le harcèlement scolaire et quel est le carburant qui permet son maintien ?

En amont des faits de harcèlement, il y a souvent une forme de vulnérabilité chez l’enfant harcelé. Le phénomène est universel, tout le monde peut se retrouver vulnérable à un moment donné. Les enfants ont un « radar » pour identifier cette vulnérabilité. En face, il y a un enfant qui cherche à asseoir sa popularité et sa réputation. Il va commencer par tester sa cible. Si le test s’avère « concluant », c’est-à-dire que l’enfant harcelé montre sa souffrance et qu’il est incapable de riposter, la machine se met en marche. Le carburant du harcèlement c’est la souffrance de l’enfant harcelé. Le harceleur va éprouver du plaisir, parce qu’il arrive à faire rire ses pairs, à gagner en popularité. Un sentiment plus fort qu’une éventuelle culpabilité.

Votre enfant est victime de harcèlement à l'école ? Consultez notre centre la prunelle de ses yeux à Mons, Tournai ou en visio afin d' améliorer ou mettre un terme à cette situation.

Les professionnels de notre centre ont été formés par Emmanuelle Piquet et abordent ces situations de harcèlement par l'approche systémique et stratégique de Palo Alto.